Nos collaborateurs publient
Aux Editions E.C. (mars 2013)
François DERIVERY
L'ART CONTEMPORAIN
PRODUIT et ACTEUR
du NEOLIBERALISME
160 p. - 10 €
"Les trois ou quatre chroniqueurs critiques, spécialistes du marché de l'art dans nos grands journaux français, se gardent bien d'aller au fond dans leurs analyses des ahurissantes dérives du marché international et d'un système dont ils font partie. Ils restent prudemment dans l'ironie superficielle et le cynisme mondain, qui ne risquent de nuire ni à leur carrière, ni à la gigantesque farce dont ils sont les complices de fait. Ils se gardent bien également de signaler le travail de fond de gens qui ne disposent pas de leurs tribunes mais font des analyses de fond elles aussi, qui auront valeur historique.
C'est le cas de François Derivery (né en 1937, peintre membre du groupe DDP, enseignant en arts plastiques, auteur de textes notamment parus dans les revues Intervention, Artension, Ecritique...) avec ce livre, qui nous explique les raisons de la dérive à la fois financière et bureaucratique des mécanismes de légitimation et de valorisation de l'art actuel."
Pierre Souchaud, Artension, juillet-aout 2013
"Le dernier livre de François Derivery réunit de récents articles parus dans les revues Artension et Ecritique, il trace le portrait de "L'art contemporain produit et acteur du néolibéralisme" (E.C. Editions). A l'heure où fleurissent des ouvrages sur ce thème, mieux vaut s'en remettre aux témoins oculaires ou aux analystes à long cours, plutôt qu'à ceux qui prennent le train en marche...
F. Derivery fait partie de ces artistes perspicaces qui ont d'emblée flairé et combattu la nuvelle donne que son texte d'ouverture appelle "Le tournant des années 70". Il y rappelle le coup de force que représenta l'exposition 72-72 grâce à laquelle l'Etat enclencha sa politique de création dirigée... en commençant par diviser le milieu des artistes pour mieux régner. A l'époque, Paris bruissait de "collectifs d'artistes" fort actifs qui devaient être mis au pas : "Un collège de commissaires présidé par François Mathey était chargé de procéder à une sélection et de séparer, en les invitant, les artistes considérés comme potentiellement "opérationnels" — autrement dit susceptibles d'accéder à une visibilité internationale — et les autres, destinés à être abandonnés en chemin. Il ne s'agissait plus, donc, de s'adresser aux artistes "en général" mais de considérer chaque cas en particulier quitte à l'opposer aux autres".
Il est cocasse de lire ces lignes à l'heure où, à Beaubourg, de jeunes philosophes s'interrogent sur l'influence des technologies numériques et leur remise en cause du supposé "mythe démiurgique du créateur solitaire (...) à la lumière des communautés d'amateurs-contributeurs particulièrement actives sur le web". Comme si l'institution n'avait pas imposé de force "le renvoi à l'atelier"... un pseudo mythe qui permet d'orwelliser l'histoire de l'art, ou bien le énième exemple d'une perte de la mémoire récente : voilà où mène 'art sans véritable histoire de l'art... *
(* Cf. les témoignages et analyses édités par Ecritique et les ouvrages de François Derivery, notamment : L'Exposition 72-72, 2001, L'art contemporain de marché vitrine du néolibéralisme, et L'art contemporain produit et acteur du néolibéralisme, 2013.)
Christine Sourgins
Grain de sel du 9 juillet 2013 - sourgins.overblog.com
*
Michel DUPRE
PRATIQUES
de la SCULPTURE
144 p. - 9 €